Ses comptes bancaires comme entrepreneur·e*

1 | Ouvrir un compte bancaire dédié pour son entreprise ?

Cela va dépendre de la forme d’entreprise que nous choisissons et du nombre et de la complexité des opérations financières que l’on pense avoir à faire. Les mots-clés pour guider cette décision seront clarté, responsabilité, et visibilité.

Si on s’incorpore ou si on crée une association à but non lucratif ou une coopérative, ouvrir un compte professionnel sera exigé par notre banque, notre comptable, nos actionnaires et Revenu Canada car c’est une obligation et une bonne pratique de gestion financière.

Si on est travailleur·e autonome ou en partenariat enregistré avec un chiffre d’affaires en croissance, de nombreuses dépenses ou un nom spécial pour l’activité, la décision nous appartient mais la majorité des banques nous le conseille. Cela permettrait aussi d’accéder à des services supplémentaires comme une carte de crédit séparée. Si on fait des revenus via Internet ou les réseaux sociaux, c’est aussi une bonne idée pour faciliter la déclaration des revenus pour les impôts.

S’incorporer dans le futur ou demander un prêt font partie de vos ambitions ? Garder une trace précise de votre historique, des ressources acquises et des revenus que vous avez enregistré permettra de démontrer plus facilement la valeur et les perspectives de cette aventure entrepreneuriale.

2 | Anticiper ses besoins pour choisir la bonne formule et la bonne banque

Pour savoir quelle institution financière nous conviendra le mieux, on peut imaginer et projeter nos activités pour l’année à venir. C’est un exercice important qui permettra d’identifier au mieux l’offre qui réponds à nos besoins propres… et de les réévaluer au fur et à mesure de la croissance… ou des difficultés qu’on rencontrera. Voici quelques-unes des questions qu’on voudra se poser à soi puis poser aux possibles partenaires bancaires :

• Combien de transactions passeront par mois pour ce compte ? Sera-t-il possible d’y maintenir un solde minimum pour éviter des frais mensuels ? Toutes les transactions se feront en ligne ou sera-t-il nécessaire de se déplacer dans une agence ?

• Faut-il un système de paiement par carte ou de paiement d’employés ? Y-a-t-il des frais pour les virements par courriel ou texte ? Y-a-t-il besoin d’un compte en dollars US qui permettent d’éviter les frais de conversion de devises ?

• Quels sont les critères pour avoir droit à une carte de crédit ou une marge opérationnelle et est-ce que je peux investir mes surplus ?

Pour le choix de votre banque ou coopérative bancaire, plusieurs critères rentrent en jeu : Leurs services bien sûr mais aussi la proximité géographique, l’existence d’un réseau de partenaires, les fonctionnalités accessibles en ligne, etc. De nombreuses banques exclusivement en ligne existent aussi maintenant, dont certaines sans frais mais elles ne sont pas toutes habilités à gérer des comptes d’affaires. À vérifier de près ! Certaines entreprises de transfert d’argent en ligne proposent également des services réduits et simplifiés pour mener ses affaires contre un pourcentage de frais. Et enfin, quelques entreprises de technologie financière proposent des cartes prépayées avec option de paiement façon carte de crédit qui pourrait suffire à celles et ceux d’entre vous qui ont les opérations les plus simples.

Comparer sur les moteurs de recherche, poser des questions aux autres entrepreneur·e·s rencontré·e·s lors des évènements de réseautage et surtout échanger avec le service clientèle en présentiel, par téléphone, courriel, ou le chat robot donnera une meilleure idée de l’assistance et du service auquel s’attendre.

3 | Organiser ses comptes pour avoir en tout temps une bonne visibilité de ses « liquidités »

Si on souhaite avoir une bonne clarté sur nos dépenses et nos revenus, gérer le quotidien des opérations, payer ses fournisseurs, se préparer aux prochaines étapes de croissance, et ne pas risquer de dépenser de l’argent au-delà de nos possibilités, avoir un budget prévisionnel est essentiel. On peut aussi anticiper en ayant plusieurs « sous-comptes » en ligne, dédiés à différents objectifs. On pourra répartir les revenus selon les factures et les obligations à venir et préparer certains investissements ou de gros achats.

Ces comptes sont souvent inclus dans les frais mensuels et gérables à partir des applications mobiles des institutions. On peut ainsi considérer dédier un compte à l’argent mis de côté au fur et à mesure pour payer les taxes et les impôts et ne pas se laisser surprendre, ou un autre aux dépenses de marketing et de communication ou à l’épargne pour l’achat de nouveaux matériels ou le paiement d’un fournisseur régulier.

4 | Développer et maintenir des relations avec son institution financière pour se faire connaitre, soutenir et reconnaitre

Comme jeune entrepreneur·e, il est important d’être pris·e au sérieux et de se sentir respecté et encouragé dans son entreprise. Même si les rapports avec nos institutions bancaires deviennent parfois très virtuels selon l’endroit où l’on vit, notre secteur d’activités et nos habitudes, construire et maintenir un rapport de confiance avec celles et ceux qui géreront nos opérations bancaires est crucial car un jour on pourrait avoir besoin d’eux.

Certaines banques et coopératives sont aussi heureuses d’offrir des offres spéciales via des partenariats avec des entreprises de services et de produits pertinentes pour les entrepreneurs et on ne veut perdre aucune opportunité d’accéder à du soutien et à des prix préférentiels. Enfin si on retient leur attention, peut-être sera-t-on présenté sur leur infolettre, invité à des soirées de réseautage avec leur clientèle d’affaires, ou récompensé lors de leur soirée annuelle des petites et moyennes entreprises.

ET LE FRANÇAIS DANS TOUT ÇA ?

De façon général, les banques et coopératives majeurs du Canada agissant sur l’ensemble du territoire canadien où les communautés francophones en milieu minoritaire habitent et travaillent en nombre, offrent un service en français. Cela peut-être au minimum de pouvoir demander à avoir nos documents comme les contrats et les relevés en français et au mieux de pouvoir accéder à une conseillère francophone. N’hésitez pas à vous faire connaitre comme francophone et à demander quels services sont disponible. Les partenaires régionaux du RDÉÉ Canada pourront aussi vous guider par rapport à vos droits linguistiques.

* Préparé en janvier 2023 pour publication sur Entrepreneurs1530.ca du RDÉE Canada. À titre indicatif et d’éducation uniquement.

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